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jeudi 28 mai 2009

DARCOS: « IL FAUT FOUILLER L'ÉCOLE! »

Comme aurait dit la Comtesse...

Darcos l'a dit et Sarkozy aussi: on va fouiller les élèves au collège, au lycée, à l'école (à la fac?)... et pendant ce temps-là les coupables courent toujours!

Pour les vieux cons comme moi, cette idée-là est absolument hallucinante. Pas un mot pour tenter d'expliquer pourquoi des gamins insultent, menacent, frappent, voire poignardent des enseignants. Lorsque j'étais enfant, jamais aucun élève n'aurait eu l'idée saugrenue d'insulter un enseignant et encore moins de lui foutre sur la gueule. Étions-nous de meilleurs enfants? Les conditions économiques et sociales étaient-elles meilleures qu'aujourd'hui?

Non, nous n'étions pas de meilleurs enfants, certains étaient bons élèves, d'autres moins bons, d'autres nuls et c'est tout. Les conditions sociales et économiques étaient rudes. La guerre avait cessé depuis 10 à 15 ans, l'abbé Pierre avait gueulé contre les conditions déplorables du logement: d'ailleurs mes parents, jeunes avaient dû loger (avec moi) un temps chez mes grands-parents. il existait de nombreuses « cités d'urgence » qu'on appelait plus simplement « bidon-ville ». Un simple frigo coûtait plusieurs mois de salaire, idem pour un banal lave-linge, quant à la télévision (noir et blanc), c'était dans nos rêves ou alors une fois par semaine si un copain avait des parents friqués et qu'ils étaient assez sympa pour nous inviter à la regarder pendant 1 heure le jeudi après-midi... car à cette époque la journée de relâche c'était le jeudi. Bien entendu, l'ordinateur n'existait pas et si on avait de la chance on pouvait avoir le téléphone (fixe) chez soi après avoir attendu 3 ou 4 années au minimum.

Si à cette époque aucun enfant n'aurait eu l'idée de « mal se comporter » ce n'est certes pas parce que nos conditions de vie étaient bonnes ou parce que nous étions de bons gamins. Si nous écoutions la maîtresse ou le prof c'est parce que les enseignants avaient quelque chose à nous dire qui nous concernait très directement. Les enseignants étaient des gens eux-mêmes instruits qui étaient là pour nous transmettre leurs connaissances, leurs savoirs. Les enseignants avaient ce que nous n'avions pas et nous étions là pour qu'ils nous transmettent ce qu'ils savaient... et ils contrôlaient si nous avions appris ce qu'ils s'échinaient à vouloir nous transmettre.

La bonne preuve que c'est ce savoir qui était la clé de la qualité de la relation entre les enseignants et nous les enfants, c'est que lorsqu'il arrivait qu'un stagiaire vienne en classe pour apprendre « sur le tas » son métier, c'était souvent le bordel parce qu'il était le plus souvent incapable de nous montrer qu'il était balaise dans sa matière, au contraire même, il était gauche, peu sûr de lui, incapable de nous émerveiller par l'étendue de ses connaissances et ça ne passait pas, les élèves que nous étions ne supportions pas qu'un guignol prenne la place du prof sans être capable de nous tenir en haleine par ses connaissances. Pour prendre un autre exemple, les écoles françaises à l'étranger ont un niveau d'enseignement bien supérieur parce qu'elles n'ont pas renoncé à transmettre des savoirs. Pourquoi? Parce qu'elles accueillent les enfants des élites et les élites en question ne rigolent pas avec la transmission des savoirs. Accessoirement elles ne connaissent pas non plus de phénomène de violence... mais ça on s'en serait douté.

Qu'en est-il aujourd'hui?

La catastrophique loi Jospin de 1989 -on ne le dira jamais assez- a transformé radicalement l'échelle des valeurs à l'école. Les enseignants, auxquels on interdit désormais de transmettre des savoirs, sont devenus des animateurs chargés de transformer les élèves en acteurs de leur acquisition de compétences... oui de compétences, pas de savoirs! Mais comment acquérir des savoirs auprès de gens auxquels on interdit de les transmettre? Impossible bien sûr! Résultat, les enfants, dépourvus du langage qui permet de parler les conflits plutôt que de les acter, sont réduits à l'acte en lieu en place des mots qui distancient.

Les élèves sont violents et pas du tout pour des raisons « sociales » voire « ethniques » mais uniquement parce que l'école ne fait plus du tout son boulot de transmettre des connaissances.

Redonnons à l'école son rôle de transmettre les savoirs fondamentaux et les élèves cesseront d'être violents.

Accessoirement, on s'insurge contre la fouille des élèves, mais ces mêmes parents, ces mêmes élèves, ces mêmes enseignants n'ont jamais gueulé contre la fouille de leur sac dans les magasins, la fouille au corps aux concerts de rock, au stade, etc. par des gens même pas assermentés pour le faire!

Il y a quelques années, alors que j'avais un peu de temps devant moi, mon gamin était dans sa poussette et je passais à la caisse d'un hypermarché de banlieue lorsque la caissière probablement mal embouchée m'a demandé d'ouvrir le sac plastique qui contenait le biberon de mon gosse. J'ai refusé poliment et avec un sourire. Elle a appelé la « sécurité », un malabar s'est pointé et a exigé la même chose et j'ai refusé tout aussi poliment et avec un sourire. Le malabar, décontenancé a un peu insisté et je lui ai répondu qu'il n'était pas assermenté pour exiger quoi que ce soit et que je n'ouvrirai mon sac qu'à un policier. Coups de fil...

J'ai donc attendu et quatre flics se sont pointés pas contents qu'on ose les emmerder à l'heure de la sieste. Me toisant: « c'est quoi? » Moi: « je ne présenterai mon sac qu'à des agents de police assermentés, ces gens-là ne le sont pas. » Après avoir vu le biberon de mon gamin, les flics n'étaient pas contents alors je leur ai dit que j'étais en fait en train de défendre leur boulot de flics que des gens non qualifiés et non habilités faisaient à leur place. Ils n'ont rien répondu et sont repartis avec ça...

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