HOMMAGE

Jusqu'à la nausée s'étale dans les journaux l'hommage à « nos soldats morts au champ d'honneur » en Afghanistan. Et Sarkozy qui va sur place, et les interviewes qui s'étalent à n'en plus finir, et les familles qui pleurent forcément (parce qu'elles ne savaient sans doute pas que c'est le risque du métier), et les gradés qui ne comprennent pas comment ces salauds d'ennemis ont pu mettre la branlée à nos « braves pioupious », et les journalistes qui en ont presque la larme à l'œil...

Dix jeunes soldats tués dans une embuscade. La belle affaire! Qu'est-ce qu'un militaire (qui rappelons-le sont désormais tous volontaires et professionnels) sinon un assassin professionnel? Un type entraîné à en tuer d'autres (de préférence moins bien préparés, moins bien armés) sur ordre. Quels autres? N'importe qui: des hommes, des femmes, des enfants, des vieux, des jeunes, des étrangers, des compatriotes (mais si: c'est déjà arrivé en France et ça peut se reproduire), du moment qu'il a été désigné comme cible à abattre... Rappelons tout de même que pendant la « guerre d'Algérie » les soldats tiraient sur les Algériens qui étaient à l'époque des compatriotes... et les torturaient!

D'ailleurs ces abrutis-là ne vont jamais « tuer » qui que ce soit: ils partent en « opération »! Bien entendu ils partent pour assassiner sur commande les « ennemis » qui leur ont été désignés. Parfois il peut arriver que l'ennemi en question -la faute à pas de chance probablement- soit moins décidé que d'habitude à se faire zigouiller et fasse mieux que résister: c'est lui qui flingue « nos » soldats. Que dire sinon: « bien fait pour leurs sales gueules »?