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jeudi 26 janvier 2012

QUELLE CRISE ?


C'est la crise ! La crise financière ! Les marchés s'effondrent ! La dette publique est abyssale ! Notre pays est au bord de la faillite ! Au secours !

Aujourd'hui sommes-nous en état de crise économique ? De crise financière ?

Karl Marx nous avait expliqué que le système capitaliste était fondé sur la propriété privée des moyens de production et la mise en mouvement de ceux-ci pour la fabrication de marchandises par la classe laborieuse. La rémunération de la classe laborieuse (prolétaires) par la classe possédant les moyens de production au niveau juste suffisant pour que la classe laborieuse reconstitue sa force de travail est constitutif de l'exploitation capitaliste car les moyens de la reconstitution de la force de travail sont loin d'être les seuls bénéfices retirés par les possédants lors de la vente des marchandises créées... La différence s'appelle la « plus-value » et c'est sa captation exclusive par les possédants qui détermine leur appartenance à la classe capitaliste. Il y a et il y aura toujours un antagonisme fondamental entre le capital et le travail, quelle soient les idéologies en jeu.

À l'époque où Marx avait expliqué les mécanismes de l'exploitation capitaliste, la création de biens matériels était prépondérante pour la création de richesses. Mais aujourd'hui la création de richesse se produit massivement sans création de biens, par la spéculation financière sur la seule base de la confiance que des spéculateurs accordent à telle ou telle monnaie (devenues de vulgaires marchandises), et la spéculation sur les matières premières dont ils organisent artificiellement la raréfaction. C'est ainsi que se créent ce qu'on appelle des « bulles » qui tôt ou tard éclatent. Sans entrer dans les détails de ces mécanismes, on peut assimiler ces phénomènes à la « cavalerie » ou chaîne de Ponzi (ici) et (); c'est de système qu'avait mis en place Bernard Madoff (ici).

On a condamné Madoff bien sûr mais aucun banquier qui a spéculé alors qu'ils ont tous procédé de la même manière, à moins qu'on m'explique comment l'argent peut se multiplier tout seul... c'est bien sûr impossible et ce qui s'est produit aux États Unis lors de la fameuse crise des sub-primes n'était que la suite logique du fonctionnement normal du système : ce sont les plus pauvres qui se sont fait voler, escroquer, plumer. Par qui ? Les banques voyons !

Pourquoi en sommes-nous là aujourd'hui ? Tout simplement parce que la recherche effrénée de l'amélioration de la productivité du travail par les capitalistes atteint un niveau tel que la valeur de quelques heures de travail par semaine suffirait largement aux prolétaires pour reconstituer leur force de travail. C'est dire si le « travail gratuit » et la plus-value qui en est soutirée est énorme. Si énorme que les capitalistes ne savent plus quoi en faire sinon mettre ces masses financières en jeu dans la spéculation seule capable aujourd'hui de rapporter encore plus sans nécessiter ni salariés ni outils de production... au risque de tout perdre !

La problématique des capitalistes est celle de la concurrence entre la spéculation et la production : laquelle des deux est susceptible de rapporter plus ? La spéculation draine désormais des masses financières si importantes qu'elles menacent l'équilibre économique mondial... et s'il y a crise, c'est cette crise-là dont il s'agit

Mais comment continuer à augmenter la plus-value tout en essayant de la multiplier par le biais de la spéculation sur les marchés financiers ? La seule possibilité pour les détenteurs du capital est de transférer sur les finances publiques leur part dans la reproduction de la force de travail des prolétaires, c'est pourquoi les états à leur service multiplient les possibilités de réduction de cotisations sociales qu'on appelle désormais dans les médias serviles les « charges sociales ». Ainsi les capitalistes sont de plus en plus exonérés de cotisations retraite, chômage, sécurité sociale, en plus des impôts dont il sont de plus en plus dispensés (cf le « bouclier fiscal »). L'exonération des cotisations sociales étant compensée par une augmentation de TVA, en d'autres termes, les cotisations sociales dues par les capitalistes aux salariés seront payées par les salariés eux-mêmes sous la forme de l'impôt le plus injuste : la TVA...

Parler de « dette publique » est par conséquent une vaste arnaque, il s'agit simplement du pillage en règle de l'argent public de plus en plus détourné massivement vers le capital. Mettre un terme à ce détournement, exiger le remboursement des fonds détournés... et les finances publiques seront alors saines et en équilibre. Les moyens d'y parvenir existent, la volonté... ça c'est une autre affaire !

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