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mercredi 16 novembre 2011

MARCHÉS

C'était il y a un demi siècle, j'étais enfant au début des années soixante, mon père le dimanche m'emmenait à pied au marché. J'aimais bien le marché, parfois mon père achetait des biscuits au kilo dont on se régalait au dessert. Je me rappelle encore ce dimanche où il avait fait le tour des marchands de fruits et légumes en n'achetant rien mais en demandant simplement si on pouvait lui donner des queues d'artichauts pour ses lapins. Il avait fait le chemin du retour son lourd cabas plein de queues d'artichauts.

Des queues d'artichauts pour ses lapins... il n'avait pas de clapier, ses lapins c'était nous. Mon père était au chômage et il lui fallait nourrir sa famille. Depuis lors je n'ai jamais jeté les queues d'artichauts, je les cuisine toujours et franchement c'est aussi bon que les fonds si on prend soin de les bien cuire et d'écarter les trop fibreuses.

Je pense encore à ce dimanche au marché lorsque j'entends cent fois par jour à la radio, à la télé que « les marchés sont nerveux », « les marchés sont hésitants » et autres fadaises débitées à longueur de temps par tous les journalistes et politiciens sans que jamais aucun d'entre eux n'ait la simple honnêteté de dire que « les marchés » dont ils parlent est une pure invention et qu'ils n'existent pas, un peu comme le père noël ou dieu.

Que sont donc ces fameux marchés? Des ordinateurs programmés selon des algorithmes étudiés, mis au point et enseignés... en France!!! Lesquels ordinateurs sont la propriété de banques qui emploient des « traders » chargés de spéculer sur n'importe quoi au moyen de ces ordinateurs. Ces traders et ordinateurs fous n'obéissent qu'à un ordre: faire du fric, encore du fric et encore plus de fric. Les banquiers qui les emploient n'ont aucune espèce d'idée de ce qu'est l'intérêt national, de ce qu'est l'engagement social d'une entreprise, seule compte l'image qu'ils renvoient au public, c'est pourquoi les publicités qui les représentent insistent tant sur leur apparence probe, sympa, au service du client. Du client et jamais du pays au service duquel cependant ils devraient être. L'argent gagné par la spéculation mondiale l'est forcément au détriment des plus pauvres.

La plus élémentaire justice serait de pendre haut et court ces ordures de banquiers, mais ça d'autres que moi l'ont dit mieux que moi depuis longtemps...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bon !!! je suis un opposant à la peine de mort mais les pendre par les couilles, j'accepte. William