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dimanche 12 avril 2009

VOYAGE AU CENTRE DU NÉANT


L'ABSOLUE INCONSCIENCE


Depuis peu on entend parler d'un chanteur de rap normand de 25ans qui se fait appeler OrelSan. Je ne connaissait pas cet insignifiant individu jusqu'à lire ci et là qu'une de ses chansons suscitait la polémique jusqu'aux plus hautes sphères de l'état. Si!

Histoire d'en savoir un peu plus je me suis documenté et puis j'ai hésité à vous en parler: fallait-il donner à ce petit con la publicité qu'il ne mérite pas? Fallait-il laisser l'indifférence générale finir par l'ensevelir tout-à-fait? Fallait-il laisser ses propos dégueulasses sans réponse? J'ai fini par me décider à vous en parler car ses défenseurs usent vraiment d'arguments imbéciles.

Voilà l'affaire.

OrelSan est un petit mec qui fait du rap très bas de gamme mais qui, à cause de l'inculture de la jeunesse actuelle, trouve quand même un public. Il y a deux ans pour commencer sa « carrière », il produit un clip au texte immonde qu'il met en ligne dans l'indifférence quasi-générale. Puis il commence à avoir un petit succès avec d'autres titres et parvient à se faire programmer au Printemps de Bourges, tremplin promotionnel inespéré pour un crétin pareil. C'est là que des internautes se souviennent de son clip et commencent à le faire circuler. Des associations féministes s'emparent de l'affaire et gueulent tant qu'elles peuvent pour faire interdire la programmation du rappeur. Le président de la Région Centre lui-même s'en mêle, plus des personnalités politiques, etc.

Certains pour prendre la défense de ce crétin, prennent à témoin Baudelaire, Sade, Céline, Maupassant, Gainsbourg, j'en passe et des meilleurs... les pauvres doivent se retourner dans leurs tombes.

Pour que vous puissiez juger sur pièces, voici le texte de la « chanson » incriminée que je me suis donné la peine de retranscrire (un texte si immonde c'est pénible), attention, du titre à la dernière ligne c'est du lourd!


SALE PUTE

Ce soir j' suis rentré du taf plus tôt qu' d'habitude, j' suis passé chez toi pour te faire une surprise, quand j' suis arrivé t'étais dans ton hall avec l'autre type qui est en cours avec toi et je vous ai vus vous j'ter l'un sur l'autre, il passait la main sous ton pull pendant qu' tu l'embrassais. Putain j'avais envie d' vous tuer j'étais choqué, j' croyais qu' t'étais différente des autres pétasses j' te déteste, j' te hais...


J' déteste les p'tit' putes genre Paris Hilton,

les meufs qui sucent des queues d' la taille de celle de Lexington

t'es juste bonne à t' faire péter l' rectum

même si tu disais des trucs intelligents t'aurais l'air conne,

j' te déteste j' veux qu' tu crèves lent'ment,

j' veux qu' tu tombes enceinte et qu' tu perdes l'enfant,

les histoires d'amour ça commence bien ça finit mal,

avant j' t'aimais maint'nant j' rêv' de t' voir imprimée d' mes empreintes digitales

t'es just' un' put' une avaleuse de sabres un' sale catin

un sale tapin tous ces mots doux c'était qu' du baratin

on s' tenait par la main on s'enlaçait on s'embrassait

on verra comment tu fais la belle avec un' jamb' cassée

on verra comment tu suc' quand j' te déboît'rai la machoir',

t'es juste une truie tu mérites ta place à l'abattoir,

t'es just' un démon déguisé en femm', j' veux t' voir brisée en larmes

j' veux t' voir rendr' l'âm' j' veux t' voir retourner brûler dans les flammes


REFRAIN:

poupée j' t'aimais mais tu m'as trompé trompé

t'es just' un' sal' put'

une sal' put'

un' sal' put'...


J' détest' les sal' traînées comm' Marjolain'

les p'tit' chiennes les chichiteuses les filles à problèmes

j' rêv' de la pénétrer pour lui déchirer l'abdomen

j' t'emmèn'rai à l'hôtel j' te f'rai tourner dans ma villa romain'

tu suc' pour du liquid' tu t' cass' à marée basse pétasse

tu mérit'rais seul'ment d'attraper l' tass

le seul liquid' qu' j' t'ai donné c'est mon sperm'

si j' te cass' un bras considère qu'on s'est quitté en bons termes j' t'aim'

j'ai la haine, j' te souhait' tous les malheurs du monde

j' veux qu' tu sentes la chaleur d'un' bombe

j' veux plus jamais qu' tu m' trompes

j'étais trop fidèle (sal' put')

j'ai les nerfs en p'lote (sal' put')

j' vais t' mettr' en cloque (sal' put')

et t'avorter à l'Opinel

j' m'en bas les couilles c'était la faute à qui

j' te coll'rai contr' un radiateur en chantant « toast aqui »

j' veux qu' tu pleures tous les soirs quand tu t'endors

parc' que t'es du même acabit qu' la put' qu'a ouvert la boîte de Pandore


AU REFRAIN


J'ai la haine, j' rêv' de t' voir souffrir

J'ai la haine, j' rêv' de t' voir souffrir bébé

J'ai la haine, j' rêv' de t' voir souffrir

J'ai la haine, j' rêv' de t' voir souffrir bébé


Voilà, on se sent sali par un tel texte et pour en sentir encore mieux l'abjection, il suffit par exemple de remplacer un mot par un autre pour être atterré: par exemple pute par juive. Par ailleurs on trouve facilement sur la toile une autre de ses « chansons » homophobes. Que ce type soit un tordu, c'est assez évident mais, ce n'est pas très important tant qu'il en reste à tenir son discours de malade dans son coin. Le problème n'est pas là.

On pourrait penser qu'un tel abruti vient d'un « quartier sensible », qu'il est issu de l'immigration, plus ou moins musulman... ben pas du tout, il s'appelle Aurélien Cotentin, il est blanc, issu de la classe moyenne (papa est directeur d'école et maman enseignante) et la petite famille vit dans les environs de Caen, bref un p'tit gars issu d'un milieu protégé qui ne connait pas les banlieues à problèmes à part aux infos. Entre parenthèses j'aurais un tel rejeton je me poserais sérieusement des questions sur mes qualités de parent...

N'étant pas issu d'un quartier dont on parle dans le milieu rap (sauf les Inconnus avec le fameux « Auteuil Neuilly Passy »), OrelSan s'est créé de toutes pièces un personnage pour s'adresser au public des banlieues en parlant leur langage: d'une pauvreté affligeante mais surtout violemment misogyne et homophobe tel qu'on a pu récemment le voir dans le film « La Journée de la Jupe » avec Isabelle Adjani.

OrelSan n'est qu'un pauvre type qui a trouvé un créneau facile pour faire du bizness en surfant sur la réalité de la plus universelle saloperie: le mépris des femmes dans les milieux incultes. En 1942 il aurait fait des chansons anti-youpins parce qu'à cette époque ce créneau-là était porteur.

Ce qui est vraiment grave c'est qu'un tel individu soit programmé au Printemps de Bourges parce que ça signifie qu'on y est incapable de faire une programmation artistique de qualité.

Aujourd'hui le courageux OrelSan qui promet des horreurs aux femmes (et aux homos dans une autre chanson), incapable d'assumer la moindre phrase de son texte se dit désolé que sa chanson minable ait pu choquer. Désolé, comme si un artiste s'excusait! Un artiste n'a pas à s'excuser, éventuellement il peut expliquer sa démarche mais jamais s'excuser, c'est bien la preuve que ce n'est pas un artiste, mais un petit malin qui cherche à se faire du fric.

Autre raison d'être vraiment consterné, la chanteuse Anaïs (d'accord ce n'est pas une lumière) prend la défense du rappeur en ces termes: « Je suis très attristée de ce qui se passe autour d'Orelsan en ce moment, j'ai l'impression que le talent et la plume de cet artiste sont éclipsés au profit du "sensationnel" (...) J'ai l'impression qu'on a tendance à oublier qu'Orelsan raconte des histoires, avec une réalité crue, mais beaucoup d'humour, et de recul et surtout d'humanité. J'ai vu Orelsan en concert, entendu le morceau Sale Pute, et la seule chose que je me suis dit en entendant ce morceau, c'était qu'il me touchait profondément dans la détresse du personnage, j'avais les larmes aux yeux, tout en souriant de son culot. »

Que pense Nadine Trintignan (dont la fille a été assassinée par Bertrand Cantat) en lisant de telles âneries?


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