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mardi 4 novembre 2008

INONDATIONS: C'EST LA FATALITE... MON CUL OUI!

Affreux tous ces braves gens la mine défaite, qui devant sa maison envahie de boue, qui dans sa boutique dévastée, qui devant sa bagnole bonne pour la casse, qui petit patron dans son entreprise engloutie sous la flotte boueuse. Nous sommes tous chagrins de voir tous ces braves gens anéantis, certains écœurés disent que ça fait trois ou quatre fois que ça arrive, d'autres n'ont « jamais vu ça! »

Il y a un peu plus d'une trentaine d'années, il se trouve que je travaillais dans un service technique municipal de l'assainissement. Au bureau d'études, je dessinais des plans, boulot qui ne me passionnait pas, alors je posais des questions et on me répondait gentiment.

Pourquoi on met un tuyau à telle profondeur? Pourquoi tel diamètre? Pourquoi ceci, pourquoi cela... J'en ai appris des choses intéressantes. Tout d'abord les services d'assainissement travaillent sur des relevés pluviométriques très précis (région, département, ville, quartier) et très anciens puisque les premiers, plus que centenaires, permettent de savoir quelles sont les pluies moyennes constatées. Mais aussi quelles sont les pluies exceptionnelles. A cette époque déjà, on savait très précisément quelle quantité de flotte tombe exceptionnellement (on appelle ça les pluies centenaires). A cette époque, les ingénieurs, en fonction de ces données, en fonction également du taux d'habitations, de routes, c'est-à-dire de revêtement étanches, pouvaient savoir la quantité de flotte qui allait ruisseler et par voie de conséquence savoir quels diamètres de tuyaux poser et où les poser. C'était un boulot d'ingénieur.

Aujourd'hui alors que tout est informatisé, les ingénieurs en question ne s'emmerdent plus à calculer quoi que ce soit, les archives pluviométriques sont accessibles par Internet, les calculs de diamètre de canalisation se font automatiquement, c'est devenu beaucoup plus simple d'autant que par Internet on a également accès aux courbes altimétriques qui donnent les pentes et permettent ainsi de choisir plus judicieusement les parcours des eaux en surface avant de partir dans les égouts.

Pourtant des villes sont inondées... pas de chance? Pas du tout. Ces inondations sont délibérément choisies par les élus politiques responsables de ces bleds. Ce sont eux qui urbanisent sans prévoir les assainissements adéquats, qui accordent des permis de construire sans se soucier de ce qui adviendra de ces terrains imperméabilisés, qui refusent d'écouter les techniciens qui leur signalent qu'il faudrait poser de nouveaux égouts... Vous savez pourquoi? Parce que les égouts coûtent cher, très cher même.

Alors ces salauds-là laissent faire, leur bled s'urbanise en dépit du bon sens et un jour, la pluie centenaire tombe et c'est l'inondation. Et l'on voit à la télé les gens hagards, défaits devant leur pauvre maison dégueulasse, et les élus lorsqu'ils sont interviewés prennent un air navré, disent que c'est une catastrophe, qu'ils vont intervenir auprès du ministre pour un classement en « catastrophe naturelle », alors qu'en fait c'est eux la catastrophe, et ça n'a rien de naturel.

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