REFLEXION SUR DEUX SUJETS DU WEEK-END
Hier dimanche, manifestation à Paris pour la sauvegarde du Service d'Education et contre la réforme Darcos. Darcos, prétend vouloir faire mieux avec moins de moyens, comme ces chefs d'entreprise qui affirment aux salariés que ça ira mieux en virant la moitié du personnel. Certes ça ira mieux... pour eux et les actionnaires qui toucheront d'autant plus de pognon que les salariés en auront moins. Darcos est détestable, sa réforme tout autant.
Cela étant dit parce qu'il fallait que ce le fut, les organisateurs de la manifestation sont-ils moins détestables pour autant? Ben non, tous ont approuvé depuis des décennies les diverses réformes qui ont toutes dans un bel ensemble conduit à la catastrophe que nous connaissons aujourd'hui. Je parle bien sûr de cette catastrophe des contenus d'enseignement qui font des jeunes de quasi analphabètes, des ignorants tels qu'on peut les voir dans le film qui a pourtant été primé à Cannes, ne me demandez pas son nom, ça lui ferait de la pub. Tous ceux qui ont appelé à la manifestation anti-Darcos font partie de ceux qui ont produit ce naufrage ce sont eux qui, au fil des ans ont creusé d'innombrables trous dans la coque pour faire sombrer le navire, ce sont eux qui ont approuvé toutes les réformes qui visaient à rendre nos gamins plus ignorants, et ce sont eux qui aujourd'hui protestent parce que le nouveau capitaine veut accélérer le naufrage en changeant les vrilles contre des haches...
Ils sont vraiment mal placés tous ces FCPE, GFEN, et autres FSU pour l'ouvrir aujourd'hui. Un peu d'examen de conscience et d'humilité ne leur ferait pas de mal.
Rouillan, Jean-Marc, comme moi vous en avez entendu causer un peu non? Ce type est un des co-fondateurs d'Action Directe, groupuscule d'activistes extrémistes qui dans sa lutte anti-capitaliste avait organisé des assassinats. Pas très glorieux, pas franchement enthousiasmant, quoique, à la lueur de ce qu'on apprend aujourd'hui des turpitudes des possédants, on peut légitimement se demander si on ne pourrait pas envisager de pendre haut et court nombre de ces salopards qui volent le peuple aux quatre coins de la planète puis viennent pleurer que c'est la crise... C'était juste une réflexion comme ça en passant.
Donc Jean-Marc Rouillan, a participé a des assassinats, a été arrêté, jugé (?) très lourdement condamné, tout comme les autres membres d'Action Directe. Petit détail: les conditions de détention qui leur ont été infligées ont été bien plus pénibles que celles réservées à tous les violeurs, assassins en série, Maurice Papon, et autres ordures un jour incarcérés. Résultat, les autres membres d'Action Directe sont soit mort, soit presque mort, soit fou, c'est dire si ce qu'il ont subit a été terrible. Et totalement injustifable.
Jean-Marc Rouillan est parvenu à survivre. Il a purgé dans le cadre légal sa peine et a pu obtenir légalement une mesure de semi-liberté, soit moins bien que Papon. Rouillan, pour lequel je n'ai pas de sympathie particulière a payé sa dette vis-à-vis de la société. Bien sûr les familles de victimes ne lui pardonneront jamais, mais les limites de la justice humaine sont là.
Dans le jugement le condamnant, Rouillan, n'a pas été contraint à désormais marcher sur les mains, à parler en Polonais, à se faire teindre en blonde ou à se faire couper les couilles. Non, il a été condamné à rester enfermé en prison. Longtemps, très longtemps, dans des conditions atroces. Pourtant il a été à nouveau condamné à retourner en taule parce qu'il n'avait pas, dans une interview, exprimé des regrets! C'est absolument sidérant qu'on enferme à nouveau ce type pour cette raison : il n'a tout simplement pas été condamné à exprimer des regrets! Quand bien même il dirait qu'il est bien content d'avoir flingué des gens, on ne peut pas le condamner à retourner en taule pour « ça »! On n'a jamais condamné un violeur d'enfant à dire qu'il regrettait ses actes, même si bien sûr il serait préférable qu'il exprime de sincères regrets.
Si je parle de Rouillan, c'est que Ségolène Royal était l'invitée de Canal + ce dimanche et que la première question qui lui ait été posée fut celle-ci: « pensez-vous qu'il est juste que Jean-Marc Rouillan retourne en prison? » Et Ségolène qui ne rate jamais l'occasion de dire une connerie a commencé par « oui bien sûr... » je me suis levé avec une furieuse envie de casser la télé avec une hache, mais comme je suis civilisé, j'ai un peu plus creusé mon ulcère à l'estomac, je me suis levé et j'ai quitté la pièce...
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